Univesité Rennes 2
Le numérique au service d’une éducation à la critique sociale

Arrivé à Rennes 2 en 1991 après quelques années dans le secondaire et en coopération en Afrique, j’ai toujours pensé que le rôle essentiel de l’université est d’élaborer et de diffuser des connaissances nouvelles au service de l’émancipation des personnes par le développement de l’esprit critique. Pour faire face aux endoctrinements par lequel se protège un ordre social au service des dominants, il faut proposer des pensées alternatives par divers moyens accessibles en dehors de l’université. Et dans le monde de plus en plus inhumain et asocial dans lequel nous vivons, piloté par l’égoïsme et la cupidité, il y a du travail ! J’ai très tôt développé à Rennes 2 et ailleurs des émissions de radio, puis des cours filmés (merci l’Aire d’U et la super équipe du CREA), puis des enseignements en ligne : et l’Aire D’U est un moyen extraordinaire pour continuer…

J’ai choisi « les Murs de la Casbah » parce que c’est un support hyper innovant (le webdoc) qui aide, entre autres, à mieux connaitre une communauté qui m’est chère, celle des Algériens, si méconnus et pourtant si fraternels : l’ignorance est à la source de tant de souffrances et de discriminations… J’ai choisi « les Bretons et leur Histoire » parce qu’il donne à comprendre l’Histoire autrement que du point nationaliste français dominant, parce que j’aime la Bretagne où je vis depuis 30 ans, moi qui viens d’une autre région et qui parle aussi une autre langue écrasées par la France, la région provençale. J’ai choisi « Faut-il dire adieu à la croissance ? » parce que ça aide à mettre en question la croyance aveugle en un système économique qu’une idéologie dominante nous présente comme « sans alternative », alors qu’un monde plus humain et plus social reste possible sur d’autres priorités. Enfin, j’ai choisi « Formes d’éducation et processus d’émancipation » parce que c’est le cœur même de notre activité universitaire et qu’il doit d’ailleurs être lui-même questionné : est-ce qu’on contribue à une éducation émancipatrice ou à la reproduction d’un asservissement ? Si l’université et les universitaires bénéficient d’une indépendance statutaire chèrement acquise en 1968 (bien avant la pseudo « autonomie » de la LRU qui en fait réduit notre autonomie institutionnelle), c’est pour pouvoir garder un esprit libre, critique et créatif. Et sur l’Aire D’U, y a de ça…

Bislama, Adessias, Kenavo !