Univesité Rennes 2
DATE 30-10-2020 DURÉE 00:57:13 GENRE Entretien PUBLIC Tous publics DISCIPLINE Sociologie Auteur Colette David / Christian Le Bart / Lucie Louâpre / Stéphane Héas Producteur Maison des Sciences de l’Homme en Bretagne / Canal B

Résumé

Notre invité ce mois-ci, est Stéphane Héas, sociologue à l’université Rennes 2 et chercheur au laboratoire Violences, Innovations, Politiques, Socialisations et Sports. Spécialiste de la sociologie des expériences et des expressions corporelles, il nous parle, dans cette émission réalisée par Lucie Louâpre, de l’ouvrage qu’il a co-dirigé avec Christophe Dargère « Vivre la réclusion. Expériences plurielles de l’enfermement ». Il explore avec Colette David et Christian Le Bart les différentes formes de réclusion et de ses maux tabous. Ensemble, ils abordent également la question des mécanismes de renforcement des solidarités et d’adaptation en situation d’enfermement.

« Le confinement que les Français ont connu de mars à mai, tout comme les récentes annonces de couvre-feu (et de re-confinement !), sont des épisodes imposés qui ressemblent bien, sous certains aspects, à des formes de réclusion.

Car la réclusion n’est pas seulement criminelle – cette peine de droit commun qui se traduit par une privation de liberté et un travail imposé de 10 ans jusqu’à la perpétuité. Non, la réclusion, c’est également l’état de celui qui vit enfermé, solitaire, retiré du monde, de façon contrainte ou non comme dans les communautés religieuses. En ça, les lieux de la réclusion sont multiples : il y a la prison, les camps de concentration mais également le service militaire, les hôpitaux psychiatriques, les maisons de retraite, les sectes, ou encore les internats. On peut même être enfermé dans son propre corps lorsqu’on vit l’expérience de la maladie ou du handicap.

Les buts de la réclusion ont évolué depuis l’Antiquité où la détention servait un but préventif, en attente d’exécution de peine. Aujourd’hui, l’enfermement sert des buts de contrôle, thérapeutiques, éducatifs, patriotiques, spirituelles, etc. Et ses murs, auparavant barrières matérielles, se font de plus en plus invisibles.

Quels sont les effets destructeurs de la réclusion d’un point de vue physique et psychologique ? Peut-on observer des mécanismes vertueux de dépassement de la réclusion en termes de création et de solidarités ? Comment sont vécues les différentes formes d’enfermement durant la réclusion et à plus long terme ? » (Lucie Louâpre, radio Canal B)

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