Univesité Rennes 2
DATE 23-09-2016 DURÉE 01:10:59 GENRE Conférence PUBLIC Master DISCIPLINE Cinéma Auteur Sophie Lorgere Réalisateur Université Rennes 2 Producteur Université Rennes 2

Résumé

Intervention de Sophie Lorgere, doctorante en Etudes Cinématographiques – Université Rennes 2.

Cette communication propose d’envisager une étude des formats larges appliquée aux fictions sérielles américaines. Il convient tout d’abord de réaliser une distinction entre l’utilisation du terme « format large » dans la production cinématographique et télévisuelle. En effet, si pour la première, la notion de format large est identifiée et historiquement documentée allant du 2,20:1 au 4,00:1. Dans le cadre de la production télévisuelle, le « format » renvoie en premier lieu à la durée d’un programme, avant de référer aux formats de pellicule ou aux ratios d’images.

Ainsi, la proposition de formats larges dans les séries télévisées reste prospective et requiert un examen. En partant d’une interrogation sur ce qui constituerait un format « standard » des productions exclusivement télévisuelles, la période de la fin des années 1990 et 2000 peut être appréhendée comme un moment de mutation décisive dans les procédés techniques de tournage et de diffusion télévisée. En effet, cela représente pour les chaînes de télévision un basculement vers un nouveau format de diffusion (1.78:1) en lien avec l’acquisition progressive de nouveaux téléviseurs 16/9 par les foyers domestiques, mais également une nouvelle pratique consistant à numériser leurs programmes. Un corpus composé d’X-files (1993), Buffy the Vampire Slayer (1997-2003) ou encore The Wire (2002-2008), figure des séries télévisées ayant intégrées cette transition et qui soulèvent des enjeux négociatifs entre chaînes et showrunners. Dès lors, en quoi le processus d’élargissement des formats impacte-t-il la composition des images, la mise en scène et l’homogénéité de l’oeuvre sérielle ? L’objectif de cette étude esthétique consiste à déterminer par l’analyse filmique si ce nouveau paramètre conserve le continuum visuel d’une série ou au contraire si les showrunners s’en emparent à dessein, opérant ainsi une rupture dans la construction de l’univers fictionnel.